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Bleu Chamois
11 août 2010

Niort-Rodez vu de ma place

Le bleu, c’est la couleur du petit nouveau çà, non ? Niort qui débarque en National avec un costard taillé sur mesure. Vendredi, pour l’occasion, on a même rangé au placard la bande blanche qui traversait la poitrine de Germain et qui l’empêchait de courir normalement. Du bleu et de l’espoir, c’est tout ce qui reste du célèbre air passé et repassé sous le diamant de ma vielle platine. Mais du coup, du bleu et de l’espoir, c’est déjà un très joli programme pour le National, crampons bien vissés et tenues repassées. C’est comme ça que débute la saison des chamois, un vendredi sur la terre, un soir d’été. Dans l’enceinte, un noyau humain déjà bien concentré à mon arrivée, des visages et des voix reconnus, et puis un nouveau voisin près de ma place. Il cherche les recrues. Je comprends même très vite qu’il n’est venu que pour ça. Je lui apprends qu’ils ne sont que deux pour l’instant à avoir posé leur sac à Niort. Il me demande de l’aide pour les identifier. Je l’informe que l’un est blessé et que l’autre est déjà bien calé sur le banc des remplaçants. Je le sens déçu.

 

L’intersaison se poursuit aussi dans le stade, objet de quelques touches de lifting. Tiens, par exemple, le panneau d’affichage ne vous aura pas échappé, tout comme la société conceptrice dont les grands panneaux s’affichent un peu partout autour de l’aire de jeu. Du matériel new-look aux inscriptions rouges sur fond noir qui affiche un judicieux « chamois » en lieu et place de « locaux », ce qui conforte l’idée que j’avais bien raison de croire que les chamois étaient les seules bestioles à brouter le gazon de René Gaillard. Et pis Rodez, c’est quant même plus sympa à lire que « visiteurs », tout au moins plus facile à situer sur une carte de France. On n’arrête pas le progrès même si le chrono a eu du mal à démarrer l’espace d’une poignée de secondes. Mais bon, soyons indulgents pour cette première qui ravira, j’en suis sûr les plus myopes d’entre nous. Et puis, vous avez vu ce gazon ? Y a pas mieux en France. J’sais pas où la Ville de Niort recrute ses agents techniques des espaces verts, mais là chapeau ! Un vrai billard qui contraste sérieusement avec celui de la Mosson aperçu hier soir à la télé, entre deux tournées de grillades. Qu’on me donne rapidement un contact, j’ai un immense paillasson à l’entrée de ma propriété. N’ayons pas à rougir, nos infrastructures tournent bien, tous les voyants sont verts, même ce beau gazon. Ca s’arrose ! Dommage qu’il ait été transformé en une simple « bonne pelouse » dans les colonnes de La Nouvelle République à la rubrique feuille de match. Décevant. On aurait quant même pu oser le superlatif sur ce coup-là, messieurs les chroniqueurs sportifs !

 

Bon, et puis, en parlant de panneaux, je n’en ai pas fini. J’avais cru lire à une époque, à l’heure où résonnait l’idée lumineuse d’un grand stade, qu’on voulait rapprocher le public des joueurs et de la pelouse. Et ben j’ai mal lu. Parce que ce sont les bannières publicitaires qui côtoient de très près l’équipe. Que de partenaires ! D’ailleurs, on ne va pas du tout s’en plaindre. C’est quant même la pitance quotidienne des chamois avec de l’ancien et du nouveau nom, preuve que les dirigeants ont bien travaillé pour les positionner à une place favorable dans le stade. Y a même un « Le Billon » qui a été floqué en gros sur les omoplates des joueurs. Non ce ne sont pas des « onzetuplés » mais bien un sponsor qui colle à la peau des chamois. Du coup, ils s’appellent tous « Le Billon » nos chamois avec les soucis de compréhension que ça pose à mon voisin décidé perdu en conjoncture. Et ne parlons pas des numéros des joueurs.

 

Et puis le scoop de l’avant-match, c’est quant même notre ami Alain - du moins, je pense que c’est lui – sorti de son aquarium de sonorisation pour une pige sur le terrain, comme un douzième homme, micro bien rivé à la main, énonçant non sans mal la compo des équipes sur les coups de 19h50. Mon voisin n’a rien capté. Moi non plus. Faudrait quant même voir à lui donner sa fiche un peu plus tôt, histoire qu’il puisse répéter ses gammes, notre voix off.

 

Bon, et le match dans tout çà ?

 

Une valse à trois temps : un round d’observation sur le première quart d’heure pour se plonger dans le bain National, avec Rodez en maître-nageur discipliné, une partie de ping-pong offensive (25’ – 60’) suivant l’évolution suivante (1-0, 1-1, puis 2-1, 2-2 et 3-2 ouf !) avec des chamois très explosifs et des ruthénois bons contreurs, une dernière demi-heure d’apaisement entre deux équipes qui se neutralisent.

 

Pour résumer, des buts à gogo (5 en à peine une heure !), une ambiance surchauffée voir survoltée. 53’ minute : M. Batta met fin à la partie de billard devant les buts d’Aubeneau et accorde un pénalty jugé très généreux pour tous les aficionados des pesages. Bronca sous les tôles. Le public aoûtien n’est pas venu en touriste et grommellera longtemps cette décision. Du coup, comme il faut des responsables, et ben c’est Batta junior qui mange. Celui dont le destin était déjà tout tracé quinze jours avant sous un forum, du côté de Foot National, n’aura connu l’apaisement que pendant 50 minutes. Pour un mec qui est soit disant mauvais, c’est une performance à relever. J’ai trouvé cette histoire d’ostracisme un peu grosse à l’encontre d’un arbitre qui a quant même fait le boulot. La petite bataille en guise de Fort Alamo a viré au cauchemar. On a même eu le prestige de terminer notre premier match en supériorité numérique. Faut pas déconner. Et puis y a aussi le n°8 ruthénois qui a fait les frais de l ire niortaise tout droit descendue des pesages. Pour le reconnaître en deuxième mi-temps, il suffisait de tendre l’oreille. Monsieur n’est pas très causant et ne viendra sûrement pas se reposer à l’ombre des peupliers du Marais, dans les méandres des bras d’eau de la Sèvre. C’est le moins que l’on puisse dire.

 

Revenons au jeu, parce qu’il y en a eu suffisamment durant la rencontre pour qu’on s’y penche un peu. Les « 3 G », expression chère à Manu17 me va très bien. Le trident Gonzalez – Glombard – Guezzoui, c’est l’arme fatale niortaise. Ces 3 cartouches ont chacun dégainé à leur manière. Gonzo, c’est Monsieur Timing toujours bien prêt à s’envoler dans les airs au bon moment. Le bon samaritain, du haut de ses 33 ans, a guidé ses petits chamois vers la victoire, de deux coups de maîtres et d’un poteau disgracieux. Beuve en a encore la nausée. Glombard le ressuscité, allie désormais vitesse et technicité au sortir d’une préparation complète, savoureux cocktail qui a mis à lui seul fréquemment la défense ruthénois à la rue. Bilan : le premier but niortais version National et une débauche d’énergie largement payante. Enfin, Guezzoui, le néo-bleu, a eu très vite l’occasion de se mettre dans le bain. Remplaçant un Diaw essoufflé au bout d’une mi-temps, l’ex-lensois a rapidement trouvé ses marques sur le billard niortais. A la plus grande joie du public qui a levé toute interrogation à son sujet. Faut dire qu’on partait dans l’inconnu avec un joueur débarqué de la réserve du RC Lens, qui n’a eu jusqu’à maintenant comme points de repères, que les terrils et les cités charbonnières. Sans doute que le credo vestimentaire sang et or version Rodez a une écho favorable pour lui. Et puis que la confiance aveugle de Karim Fradin en ce joueur s’est révélé payante. Dès les premières balles, Medhi a suscité l’intérêt. D’un cheveu, il échoue sur une tête. Surtout, il est adroit des deux pieds et dans le registre conservation de balles, il n’a pas d’égal. A faire rougir grandement des prédécesseurs aussi illustres qu’un Dabo ou un Van Kets à Niort. Sic. G comme Gâteau. On redemande forcément du dessert comme celui-là en attaque. Derrière, on goûte plutôt à un repas à la bonne franquette, sans chichi ni strass, même par moment un peu fade. Bernard en balance avec Guignery a sans doute poussé les bons jetons avec une présence renforcée en appui du milieu de terrain. Tout cela construit avec une belle opiniâtreté. Les deux perles noires axiales se sont cantonnées au minimum syndical. La question d’une vraie relance sera discutée au prochain épisode. Letzelter, lui, s’est battu comme un beau diable. Cramé au bout d’une heure, il a fini en roue libre faisant des choix emprunts d’un certain manque de lucidité. Ah, ces matchs de reprises, c’est tout ce que les perdants ont trouvé à citer comme alibi au soir de la première journée. Mais bon, la maison n’a pas brûlé. Tout au moins, les trois buts inscrits ont permis de préserver l’essentiel et la victoire.

Résumons-nous. 3 points dans l’escarcelle. 3 buts marqués. 2 encaissés. Goal-average positif. Reste plus qu’à préparer Rouen dans un match diaboliquement intéressant du point de vue de la confrontation. Rouen, outsider, est revenu bredouille du pays de l’andouille (défaite 1-0 à Guingamp). Alors attention aux fortes chaleurs annoncées le week-end prochain du côté de Diochon. Niort n’a qu’à bien se tenir. Mais avec les 3 G voir les 4 si on ajoute au trident l’ami Gastien junior (ce qui donne une fourche !), l’optimisme est de mise pour ce premier rendez-vous hors base du côté de la Normandie.

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